« Peut-on tout dire? » Matinée d’étude
Samedi 14 septembre de 8h30 (accueil) à 12h30, Télé-Accueil Bruxelles vous invite à sa matinée d’étude avec 2 invités: Jean-Marie Forget et Nicolas Vadot.
Raconter, dire, se dire, parler, sont des opérations différentes. Raconter peut être infini et sans implication. Dire et se dire est déjà plus engageant et trouve des limites dans l’inhibition, l’angoisse, la honte ; et cela nécessite une implication dans laquelle on ne sait pas où l’on va. La parole rencontre aussi l’indicible, l’impossible à tout dire, l’impuissance à nommer. Tout au contraire, dans les réseaux sociaux, nous pouvons rencontrer un déchaînement de la parole, une parole haineuse, un sans limites. Il y a donc un anonymat qui ouvre et permet la parole, et un anonymat qui permet l’excès voire l’obscénité. Qu’y a-t-il à entendre au niveau sociétal et à écouter de tout cela ?
Au programme
Jean-Marie Forget est psychiatre et psychanalyste à Paris. Il a exercé dans le secteur psychiatrique, notamment comme médecin adjoint dans l’association de Santé Mentale du 13ème arrondissement, et dans le secteur adolescent avec Alain Braconnier. Il est membre de l’Association Lacanienne Internationale et responsable avec Marika Bergès-Bounes de l’Ecole de Psychanalyse de l’Enfant de Paris. Il a publié de nombreux travaux concernant notamment les agirs des jeunes, les troubles du comportement, et les enjeux des pulsions – entre autres un Temps d’Arrêt avec le programme belge Yapaka que nous connaissons bien à Télé-Accueil.
Son dernier livre « Des difficultés pour se faire entendre » (Erès, 2022) nous a donné envie de l’inviter à venir nous parler de cette question du ‘tout dire’.
Cela nous permettra d’interroger l’écoute dans son rapport à la parole, et à la parole contemporaine.
Voici son argument :
A qui parler, pourquoi ?
A quoi correspond un appel ? Quel appui recherche celui ou celle qui appelle ?
Est-ce tenter de « se dire » en tentant de se faire entendre ; à travers les maladresses de ne pas savoir de quoi parler ; ou les provocations de vouloir parler de tout pour se décharger ; ou les silences ? En profitant de la disponibilité d’un interlocuteur, un sujet peut chercher du répondant pour exprimer les malaises dont il n’arrive pas à identifier les contours. Comment compter sur les déséquilibres qu’il ressent du fait d’être bousculé de toutes parts ? Comment tenir compte de ces déséquilibres, non comme des défaillances, mais comme la nécessité que manifeste son corps de s’autoriser à rechercher les conditions de son propre équilibre ? Pour s’extraire des réponses toutes faites, qui tentent d’éluder le problème. Pour se dégager du poids du regard et de l’image, qui sont courants dans la vie sociale actuelle, comme on peut désormais adresser notre parole, non pas à l’oreille de l’autre, mais à son regard en mimant avec les doigts la mise en valeur d’un mot : « entre-guillemets ». Pour tenter parler de ses souffrances, qu’à défaut d’interlocuteur fiable, le sujet met en scène, en espérant que le regard de l’autre pourrait en reconnaitre le sens.
C’est donc une position éthique de se trouver l’adresse d’un appel, pour permettre au sujet de s’autoriser à parler, et à commencer à s’entendre grâce à cette disponibilité qui lui est offerte.
Nicolas Vadot nous a semblé être bien placé pour évoquer cette question du ‘tout dire’ et de ses conséquences.
Né en 1971, possédant la triple nationalité française, britannique et australienne, vivant à Bruxelles, Nicolas Vadot est dessinateur de presse pour Le Vif depuis 1993 et pour L’Echo depuis 2008. Il intervient régulièrement en radio pour le Parti-pris des dessinateurs avec Pierre Kroll sur La Première, ainsi que sur France 24 dans Une semaine dans le monde, où il présente les dessins de l’association Cartooning for Peace, dont il est membre et a été le vice-président entre 2013 et 2017. Depuis septembre 2023, il dessine en direct dans l’émission « 28 minutes Inter » sur Arte.
Depuis 30 ans, réagissant à l’actualité nationale et internationale, il expérimente la liberté d’expression et ses limites, sur des thèmes parfois très clivants comme la crise Covid, la religion, le conflit au Proche-Orient et bien d’autres sujets.
Pour qui?
Cette conférence est ouverte à tout public intéressé. Cliquez sur ce lien pour télécharger l’affiche au format A4 et l’afficher aux endroits opportuns.
Quand?
Le samedi 14 septembre 2023
Accueil à partir de 8h30
A 9h:
- Conférence Jean-Marie Forget
- Conférence Nicolat Vadot
- Entretien avec Pascal Kayaert, directeur de Télé-Accueil Bruxelles
- Questions/réponses
Où?
A la Maison des Associations Internationales
Rue de Washington 40 – 1050 Bxl
Inscriptions
Jusqu’au lundi 9 septembre 2024
- En téléphonant à Télé-Accueil Bruxelles: 02 538 49 21
- Ou en remplissant ce formulaire
- Et en versant 20 eur (PAF demandée aux participants extérieurs à Télé-Accueil) à Télé-Accueil Bruxelles BE82 6300 1320 2668